Les fâcheux qui nous empoisonnent la vie en camping-car
publication: 21 septembre 2019 / mis à jour 21 septembre 2019
Le terme "fâcheux" pourrait s'exprimer en un langage nettement plus fleuri et plus actuel sous les termes de casse-c..illes, emm..deurs, etc. Et c'est que dans le quotidien vécu par nombre d'entre nous que je vais décrire quelques cas bien concrets.
Sur les aires de camping-car
Lieu de rassemblement pour nombre d'entre nous, on y vit des rencontres parfois enrichissantes et parfois des moments franchement pénibles.
La station de vidange squattée
Je viens de petit-déjeuner - nouveau verbe inventé par moi - et nous sommes prêts sur le départ. Je manoeuvre le camping-car vers la sortie. Et c'est à ce moment que je réalise la nécessité de refaire le plein d'eau et vidanges diverses.
Sur la zone de vidange, un gros intégral de marque teutonne, mais bien immatriculé en F, quasi flambant neuf. Il semble être à peine arrivé, car le proprio déroule un tuyau, visiblement pour remplir sa réserve d'eau. Sa compagne, qu'on ne voit pas, semble très occupée au téléphone mobile, car elle parle fort et à un interlocuteur invisible.
Donc, le gars, a fini de dérouler son tuyau, le raccorde au robinet, ouvre la vanne... et attend, attend... attend.
J'ignore quelle est la capacité de son réservoir et s'il était franchement vide, mais ça dure bien 10 minutes. Oui, 10 minutes qu'il reste à tenir son extémité de tuyau dans l'orifice de remplissage de sa citerne. Et pendant ce temps, sa moitié, qui a terminé son bruyant bavardage vient s'enquérir de l'état d'avancement dudit remplissage puis remonte dans le camping-car.
Si j'avais su, j'aurai vidé pendant ce temps ma cassette WC, histoire de gagner un peu de temps. Mais pour le rinçage, il n'y a qu'un robinet et celui-ci est utilisé par notre citerne-man en train de remplir son canadair routier. Ou bien il compte les gouttes, ou bien il a un réservoir digne d'un camion d'intervention de feu forestier!

C'est au moment où je faillit descendre pour savoir pourquoi ça dure autant que le gars a enfin rempli son réservoir.
Et là, vous me croiriez pas, bien que deux autres camping-cars font la file derrière le mien, le proprio de l'intégral à la citerne à eau sur-dimensionnée se met à arroser et frotter ses jantes, asperge son pare-brise.
Le gars derrière moi va vider sa cassette. Il demande aimablement à l'arroseur de pare-brise d'interrompre 30 secondes son entretien cosmétique pour avoir quelques litres pour rincer sa cassette. Il essuie un refus assez énergique. Le videur de cassette lui fait comprendre que ça fait bien 15 minutes qu'il nous fait marner grave et que ça nous gave!
Sa réaction: j'ai fini dans 2 minutes.
Ouaip. Ben au bout de 5, il remonte dans son camping-car, se passe 3 minutes... Il se fait un café ou quoi? Il redescend et va vider sa cassette WC!
Non mais! Sa rombière pouvait pas lui tenir son tuyau pendant qu'il procédait à la vidange de ses cagouinses portatives? Une main suffisait pour tenir le tuyau pendant qu'elle bavassait au turlophone 3G!
C'est dans ces moments qu'on regrette de ne pas avoir acheté un blindé recyclé en camping-car. C'eut été avec plaisir que je serai passé et repassé et re-repassé sur son bijou de technologie teutonne. Mettez pas un gars comme ça au contrôle passagers dans un aéroport. Un avion Twin-Otter 14 places serait pas rempli dans la semaine!
Conférence nocturne
C'est une aire peu fréquentée. Je me range assez loin de la route, de la zone de vidange, évitant d'être trop proche d'un éventuel passe moi le sel. Tout se passe bien jusqu'à la nuit tombée.
C'était sans compter un fourgon aménagé utilisé par des jeunes, genre surfeurs sur lac de montagne par temps calme. Bref, des branleurs pure souche, qui se lancent dans un barbecue en entamant un pack de bière et force éclats de voix. Au début, on se dit, la viande saoûle va finir par se mettre dans les draps ou à défaut s'écrouler direct sur la couette sans autre formalité.
Mais comme les lampadaires attirant les papillons, le niveau sonore monte. C'est que parti 5, ils sont maintenant 15, certainement de potes de surf et de murge, chacun ayant ramené ses munitions: Kro, Kanter, Geuse, Pils... il est déja minuit et demi.
Le voisin de parking affirme avoir appelé les gendarmes. Nous attendimes l'intervention des archers du Roi qui ne vinrent jamais.
Quelques voisins immédiats de ces jeunes ont bien tenté de leur demander de baisser d'un ton. Ca tient 10 minutes et le volume des conversations bien chargées en bière remonte.
J'ai quand même réussi, du fait de mon éloignement à dormir, une nuit hachée par des éclats de voix. Ca a duré jusqu'à 6 heures du matin!

Si c'est à refaire, je préparerai une bouteille de Pernaud-Tricard farci avec un barbiturique extra strong, un truc qui vous assome une enclume plus vite qu'il n'en faut à un pigeon parisien pour déféquer sur une voiture présidentielle à la sorte du Palais de l'Elysée. Et j'aurai offert une méga-tournée à ces sympathiques jeunes. Mais bon. L'autre solution, plus simple eut été de lever l'ancre et se poser ailleurs.
Sur la route
J'aime bien les routes normales. J'évite en général les autoroutes où le péage coûte un bras le plus souvent. Bon, quand elles sont gratuites, j'en profite quand même, surtout quand c'est juste pour faire la liaison entre deux étapes.
Les courses d'éléphants
Sur autoroute, un 35 tonnes doit rouler à vitesse limitée: 90 Km/H.
Moi, je roule très souvent avec le GPS activé. Ce genre de GPS qui est connecté à l'info trafic et vous avertit si c'est le méga bouchon sur votre trajet. Et sur ce GPS, j'ai l'indication de la vitesse à laquelle je roule. Et j'ai eu maintes fois l'occasion de vérifier que la vitesse indiquée sur le GPS est exactement la même que celle indiquée par les radars pédagogiques.
Eh bien les poids lourds, sur autoroute, qu'ils soient français ou étrangers, doivent pas avoir d'indicateur de vitesse correctement calibré, car j'en ai quasiment jamais vu qui roulaient vraiment à 90 Km/H!

Et c'est encore pire quand ils sont en convoi. Il suffit qu'il y en ait un dans la file, en général un conducteur chokoslavate (venant de CHOKOSLAVAQUIE) qui après 22 heures de conduite ininterrompue relâche très légèrement l'accélérateur pour que celui qui le suit, un PL venant de MORDOVAQUIE (cherchez pas sur la carte, même les pays mitoyens connaissent pas) se met immédiatement à déboiter pour entamer un dépassement. Et bien qu'il aie 450 bourrins sous le capot, il est tellement chargé qu'il arrive poussivement à prendre 5 Km/H de rab, son moteur sorti il a 30 ans des usines Merschkenschwitz à triple rampe d'injection risquant à tout moment de satelliser ses soupapes, met 10 bornes à procéder au dépassement, ce justement dans une côte montante.
En Allemagne, le dépassement dynamique par des poids lourds est interdit sur pratiquement toutes les autoroutes constituées de seulement deux voies. Il est autorisé sur les sections de routes à 3 voies et exclusivement sur les deux voies de droite. Les contrevenants s'exposent à de très lourdes amendes.
Ces dépassements entre poids lourds sont sur-nommés courses d'éléphants en Allemagne. Chez nous, en France, ces manoeuvres sont courantes et provoquent une accumulation de véhicules derrière le PL procédant à ce type de dépassement.
J'y suis j'y reste!
Quand ce n'est pas les PLs sur autoroutes et leurs courses d'éléphants qui nous ruinent les nerfs, ce sont plein d'autre usages de la voie publique qui nous font subir un début de dépression nerveuse. J'en ai particulièrement contre les voiturettes!
SOuvent, sur les départementales, il arrive qu'on se farcisse un train de sénateur derrière un véhicule agricole. On subit bon gré mal gré le ralentissement imposé, sachant qu'il ne dure pas en général, car il est fort rare de suivre un tracteur engagé dans un rallye Seville-Stockholm sans escale.
Mais à chaque fois que j'ai eu l'opportunité d'arriver derrière une voiturette, je pestais contre le conducteur quand il ne se rangeait pas à droite quand il avait l'opportunité de libérer la voie, un court instant, histoire de laisser passer les 45 autres véhicules qui fulminaient derrière lui.
Donc, une voiturette, je vous raconte. C'est motorisé par un truc, genre tondeuse à gazon, entouré par une tôle, genre canette de Coca. Il suffit d'éternuer trop près pour que la feuille de cigarette métallique qui tient lieu de capot se plie et s'envole. Et ils ont le culot d'y mettre 2 places! Et, tenez vous, ça vaut au moins 12.000€!

Le principe d'un conducteur de voiturette, si vous avez le malheur d'en suivre un, c'est de bien tenir le milieu de sa file, vous imposant de le suivre à son train de sénateur pendant des kilomètres et des kilomètres. Oui, parce que quand ça vous arrive, justement, il y a toujours trop de véhicules arrivant en face pour envisager de le dépasser. La devise du conducteur de voiturette: j'y suis, j'y reste!
Conclusion
Des fâcheux, vous en subissez aussi sur les routes et parkings. Je n'ai pas voulu être exhaustif. Un roman n'y suffirait pas. Vos anecdotes, en commentaire, seront toutefois les bienvenues. A vos plumes.